Conférence de presse du 31 août 2021 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin
2021-08-31 18:25

CCTV : Les États-Unis ont annoncé le 30 août qu'ils avaient achevé leur retrait d'Afghanistan, marquant la fin de la présence militaire américaine en Afghanistan pendant 20 ans. Le même jour, un porte-parole des Talibans afghans a déclaré l'indépendance complète de l'Afghanistan. Quels sont les commentaires de la Chine ?

Wang Wenbin : Le retrait des troupes américaines d'Afghanistan a montré que l'intervention militaire arbitraire dans les autres pays et la politique consistant à imposer les valeurs et le système social d'un pays aux autres ne marchent pas et sont vouées à un échec.

L'Afghanistan a pu se débarrasser de l'occupation militaire étrangère, le peuple afghan se trouve à un nouveau point de départ de la paix et de la reconstruction du pays, et une nouvelle page s'ouvre dans les annales de l'histoire afghane. La partie chinoise respecte toujours la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Afghanistan, adhère au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures afghanes et poursuit une politique d'amitié envers l'ensemble du peuple afghan.

L'histoire et la réalité en Afghanistan démontrent que la réalisation de la paix, de la stabilité et du développement économique en Afghanistan exige la construction d'une structure politique ouverte et inclusive, l'adoption des politiques intérieures et étrangères modérées et prudentes et la rupture nette avec tous les groupes terroristes. La Chine continuera de maintenir la communication et la coordination étroites avec les différentes parties en Afghanistan et la communauté internationale pour fournir un soutien et une aide dans la mesure de ses capacités à l'Afghanistan dans la reprise de la paix, la reconstruction économique, la lutte contre tous les groupes terroristes, dont le « Mouvement islamique du Turkestan oriental » (MITO), et son intégration dans la communauté internationale.

China Daily : Selon des informations, l'Envoyé spécial du Ministère chinois des Affaires étrangères pour les affaires asiatiques Sun Guoxiang a récemment visité le Myanmar. Pourriez-vous présenter les informations de sa visite ?

Wang Wenbin : L'Envoyé spécial du Ministère chinois des Affaires étrangères pour les affaires asiatiques Sun Guoxiang a effectué une visite sur invitation au Myanmar du 21 au 28 août, lors de laquelle il a eu des entretiens respectifs avec des personnalités du Myanmar, à savoir le dirigeant Min Aung Hlaing, le Ministre des Affaires étrangères Wunna Maung Lwin et le Ministre du Bureau du gouvernement de l'Union Yar Pyae. Les deux parties ont échangé leurs points de vue sur la situation politique au Myanmar et la coopération antiépidémique entre les deux pays.

La partie chinoise a souligné que la Chine et le Myanmar étaient des pays voisins liés par une amitié « paukphaw (fraternelle) ». La politique d'amitié de la Chine à l'égard du Myanmar couvre l'ensemble du peuple du Myanmar, et la Chine préconise que tous les partis politiques du Myanmar prennent en compte les intérêts à long terme du pays et du peuple pour trouver une solution adéquate aux questions à travers le dialogue politique dans le cadre constitutionnel et juridique. La Chine soutient activement la mise en œuvre par le Myanmar en coopération avec l'ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) du « consensus en cinq points » sur le Myanmar atteint au sein de l'ASEAN, et s'oppose à l'ingérence inappropriée de l'extérieur. La partie chinoise travaillera avec la communauté internationale pour jouer un rôle constructif dans la reprise rapide de la stabilité sociale au Myanmar et la relance d'une transition démocratique dans le pays. Compte tenu de l'amitié bilatérale et de l'esprit humanitaire, la Chine continuera de fournir du soutien au Myanmar dans sa lutte contre la pandémie et renforcera la réponse conjointe à la COVID-19 pour préserver la santé et la sécurité des peuples des deux pays.

La partie du Myanmar a remercié l'aide antiépidémique de la Chine, et a présenté la situation politique récente dans le pays. Elle a exprimé la volonté de s'engager dans la sauvegarde de la stabilité intérieure, la lutte contre la COVID-19, le développement économique et l'amélioration du bien-être social, et émis l'espoir de maintenir la communication et la coopération étroites avec les pays et organisations amis tels que la Chine et l'ASEAN.

China Review News : Selon des reportages, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté une résolution proposée par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, qui demande aux Talibans afghans d'honorer leurs engagements en ce qui concerne le départ sûr et ordonné de citoyens afghans et étrangers d'Afghanistan. La Chine et la Russie se sont abstenues. Pourquoi la Chine s'est-elle abstenue dans le vote ?

Wang Wenbin : Le Représentant de la Chine a exposé la position chinoise après le vote. Les pays concernés ont distribué avec précipitation le projet de résolution le soir du 27 août et ont demandé des actions dès le 30 août. La Chine a de gros doutes sur la nécessité et l'urgence d'adopter cette résolution et sur l'équilibre de son contenu. Malgré cela, la Chine a toujours participé de manière constructive aux consultations et a proposé, ensemble avec la Russie, des amendements importants et raisonnables. Malheureusement, nos avis d'amendement n'ont pas été pleinement adoptés. La Chine s'oppose toujours à l'adoption forcée de résolutions poussée par les pays rédacteurs alors qu'il existe encore des désaccords entre les différentes parties. Sur la base de ces considérations, la Chine s'est abstenue sur ce projet de résolution.

La situation en Afghanistan a connu des changements fondamentaux. Toute action entreprise par le Conseil de Sécurité, y compris le calendrier de ses actions, doit contribuer à l'apaisement des conflits au lieu de les intensifier, et à la transition en douceur de la situation en Afghanistan au lieu de replonger le pays dans la guerre et le chaos.

La situation chaotique récente en Afghanistan est directement liée au retrait précipité et désordonné des troupes étrangères. Nous espérons que les pays concernés pourront comprendre que leur retrait n'est pas la fin de leurs responsabilités, mais le début de leur réflexion et de la correction d'erreurs. Les pays concernés devront tirer les leçons du passé, respecter véritablement la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Afghanistan ainsi que les droits du peuple afghan de déterminer ses propres destin et avenir, et changer effectivement la pratique erronée consistant à imposer leurs propres modes aux autres pays et leurs actes hégémoniques consistant à recourir fréquemment à la pression, aux sanctions et voire à la force. Les États-Unis et certains autres pays occidentaux devront fournir à l'Afghanistan des aides en matière économique, humanitaire et de bien-être social dont il a un besoin urgent, et aider le peuple afghan à surmonter les difficultés dans le plus court délai et l'Afghanistan à emprunter rapidement une voie de paix et de reconstruction. Ils ne doivent pas simplement s'en aller et laisser une situation chaotique à l'Afghanistan et à la région.

Les attentats terroristes en Afghanistan ces derniers jours ont prouvé une fois de plus que la guerre en Afghanistan n'avait pas atteint l'objectif d'éliminer les forces terroristes en Afghanistan. Les pays doivent s'acquitter de leurs obligations conformément au droit international et aux résolutions du Conseil de Sécurité, et combattre résolument et en coopération les forces terroristes internationales telles que le MITO, l'État islamique et Al-Qaïda. Sur la question de la lutte contre le terrorisme, il ne faut jamais pratiquer le « deux poids deux mesures » ou une approche sélective.

TASS : Hier, Vsevolod Ovchinnikov, journaliste russe très connu, est décédé. Il a écrit de nombreux reportages sur la Chine tout au long de sa vie. Quels sont les commentaires du Ministère des Affaires étrangères sur son décès ?

Wang Wenbin : L'ami russe que vous avez mentionné, Vsevolod Ovchinnikov, est un célèbre journaliste russe, un sinologue renommé et un vieil ami du peuple chinois. Il a consacré toute sa vie à améliorer la compréhension mutuelle entre les deux peuples et à promouvoir le développement de l'amitié sino-russe. Nous exprimons nos profondes condoléances pour sa triste disparition et notre sincère sympathie à sa famille.

RIA Novosti : Après l'achèvement du retrait des troupes américaines d'Afghanistan, la Chine reconnaîtra-t-elle les Talibans afghans comme le gouvernement légitime afghan ?

Wang Wenbin : La position de la Chine sur la question afghane est constante et claire. Nous espérons que l'Afghanistan formera un gouvernement ouvert, inclusif et largement représentatif, poursuivra des politiques intérieures et extérieures modérées et prudentes, combattra résolument toutes sortes de forces terroristes, coexistera de manière amicale avec les autres pays et répondra à l'aspiration de son propre peuple et à l'attente générale de la communauté internationale.

Quotidien du peuple : Récemment, une dizaine d'experts internationaux de l'équipe conjointe Chine-OMS ont publié ensemble un article dans la revue Nature, proposant que les priorités pour la prochaine phase de l'étude sur les origines de la COVID-19 devraient comprendre la recherche de cas précoces dans toutes les régions où sont apparues les premières preuves de la propagation du virus, en Chine et hors de la Chine, ainsi que les tests d'anticorps pour les cas non signalés à l'intérieur comme à l'extérieur de la Chine. Quels sont les commentaires du Ministère des Affaires étrangères ?

Wang Wenbin : Nous sommes d'accord avec ces avis d'experts internationaux. La Chine préconise depuis toujours que la coopération internationale sur la recherche scientifique des origines du virus doit prendre les preuves scientifiques comme orientation, se dérouler de manière efficace et se poursuivre en parallèle dans plusieurs pays et régions du monde. En mars dernier, le rapport conjoint sur l'identification des origines du virus publié par des experts chinois et de l'OMS a aussi clairement indiqué que la recherche des origines du virus devait avoir une vision mondiale et que la future recherche ne devrait pas se limiter à une certaine région, mais se poursuivre dans plusieurs pays et régions.

Grâce à la poursuite des recherches sur le nouveau coronavirus menées par les scientifiques de différents pays, plusieurs études expérimentales ont montré que le nouveau coronavirus était apparu dans de nombreux endroits du monde plus tôt que nous ne le croyions avant.

Selon des informations ouvertement accessibles, le 12 septembre 2019, un échantillon d'urine conservé par un patient atteint de rougeole en Italie a été testé positif pour l'acide nucléique du nouveau coronavirus, et le résultat du séquençage a été téléchargé dans des bases de données ouvertes ;

En novembre 2019, plusieurs biopsies cutanées d'une femme italienne ont été testées positives dans l'hybridation in situ du nouveau coronavirus ;

Le 27 novembre 2019, des fragments de matériel génétique du nouveau coronavirus ont été détectés dans un échantillon d'eaux usées prélevé dans la ville de Florianópolis du Brésil ;

Du 13 décembre 2019 au 17 janvier 2020, parmi les échantillons archivés des dons de sang normaux dans 9 États américains, 106 ont eu un résultat positif dans le test d'anticorps de la COVID-19 ;

À la mi-décembre 2019, la prévalence des anticorps neutralisants en France a augmenté ;

En décembre 2019, un échantillon nasopharyngé d'un patient atteint d'hémoptysie en France a été testé positif pour l'acide ribonucléique du nouveau coronavirus ;

En janvier 2020, des échantillons d'eaux usées prélevés à Barcelone en Espagne ont été testés positifs pour l'acide nucléique du nouveau coronavirus ;

Du 2 janvier au 18 mars 2020, parmi 24 079 échantillons de sang prélevés dans 50 États américains, 9 ont contenu des anticorps contre la COVID-19 ;

Parmi les 624 échantillons de sang de cerf à queue blanche prélevés dans plusieurs États du nord-est des États-Unis de 2019 à mars 2021, 1 en 2019, 3 en 2020 et 152 en 2021 ont été testés positifs pour les anticorps contre la COVID-19, et aucun des cerfs à queue blanche infectés n'a montré de symptômes.

Les exemples de ce genre sont nombreux. Cela démontre pleinement qu'il est nécessaire d'identifier les origines de la COVID-19 dans plusieurs régions, et il nous faut y attacher une grande importance dans la prochaine étape de la recherche des origines.

La Chine a mené des recherches sur l'identification des origines du virus sans interruption dans le pays conformément aux recommandations du rapport conjoint. La Chine espère que les pays dans lesquels ont été découverts des preuves antérieures pourront agir sans tarder, inviter, à l'instar de la Chine, des experts de l'OMS à mener des recherches scientifiques sur le terrain, et travailler ensemble pour résoudre le mystère des origines du nouveau coronavirus.

Beijing Youth Daily : Nous avons remarqué que le monde extérieur a beaucoup critiqué le rapport sur les origines de la COVID-19 publié par les services de renseignement américains. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Hier, j'ai déjà exposé la position de la Chine à ce sujet. Ce soi-disant rapport sur les origines de la COVID-19 compilé par les services de renseignement américains est par essence un rapport politique mensonger visant à rejeter les responsabilités sur autrui. Les personnalités clairvoyantes de la communauté internationale peuvent le voir clair.

Le Ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodríguez Parrilla a dit sur Twitter qu'il était irresponsable et inacceptable que l'administration américaine tentait d'imputer à la Chine l'origine de la COVID-19 et qu'il était habituel que les États-Unis utilisaient des mensonges pour atteindre leurs objectifs politiques. Le gouvernement vénézuélien a souligné dans une déclaration que l'acte des États-Unis visant à politiser la recherche sur les origines du virus était très dangereux et a appelé la communauté internationale à le condamner unanimement. Vladimir Petrovsky, chercheur en chef au Centre d'études et de prévision des relations russo-chinoises de l'Institut de recherche de l'Extrême-Orient de l'Académie des sciences de Russie, a déclaré que les accusations infondées des États-Unis contre la Chine et leur pratique de politisation de l'identification des origines du virus étaient inacceptables et que leur but était de rejeter leurs responsabilités sur la Chine. Des fonctionnaires et des chercheurs de nombreux autres pays tels que le Pakistan, le Cambodge, l'Égypte, le Brésil et la Syrie ont successivement publié des articles pour fustiger le rapport sur les origines du virus publié par les services de renseignement américains et la soi-disant « théorie de fuite de laboratoire ». Ils ont indiqué que les motifs politiques ne pouvaient pas remplacer les fondements scientifiques et que les États-Unis, au lieu d'accuser les autres pays, devraient se concentrer davantage sur leur propre lutte contre l'épidémie et maintenir activement la coopération internationale.

La Chine estime toujours que l'identification des origines du nouveau coronavirus est une question scientifique complexe et que ce travail doit et ne peut être mené que par les scientifiques du monde entier à travers des recherches conjointes. Au début de l'année, une équipe conjointe OMS-Chine, composée d'experts éminents, a effectué une mission de 28 jours en Chine et publié un rapport conjoint Chine-OMS qui a abouti à des conclusions professionnelles, rigoureuses sur le plan scientifique et faisant autorité. C'est une bonne base pour la coopération mondiale dans l'identification des origines du virus. Ces conclusions doivent être respectées et mises en œuvre par toutes les parties, y compris l'OMS. C'est sur cette base et aucune autre que doivent se dérouler les futures études. Il ne faut pas faire table rase du travail qui a été fait jusqu'ici. La politisation de l'identification des origines du virus par les États-Unis ne fera qu'empoisonner l'atmosphère de la coopération internationale en la matière et saper la solidarité mondiale dans la lutte contre l'épidémie, et sera vouée à l'échec.

Bloomberg : Le Ministère japonais de la Défense a annoncé qu'il demandait un budget total de 50 milliards de dollars américains (soit 5 500 milliards de yens) pour l'exercice 2022. Quels sont les commentaires du Ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Wang Wenbin : Pour des raisons historiques, les pays voisins asiatiques et la communauté internationale suivent de près les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire. Le Japon a augmenté son budget de la défense pendant neuf années consécutives. En profitant de la moindre occasion pour créer des histoires sur ses pays voisins, la partie japonaise cherche simplement à justifier son expansion militaire. La Chine recommande au Japon d'adhérer à la voie du développement pacifique, d'être prudent dans ses paroles et ses actes dans les domaines militaire et sécuritaire, et de faire davantage pour contribuer à la préservation de la paix et de la stabilité régionales, et non l'inverse.

RIA Novosti : La Chine fournira-t-elle une aide humanitaire à l'Afghanistan ? Si oui, la Chine accordera-t-elle une aide aux Talibans afghans ou à des organisations indépendantes telles que les agences de l'ONU ou des organisations non gouvernementales (ONG) ?

Wang Wenbin : La guerre en Afghanistan lancée par les États-Unis est la principale cause du chaos et des difficultés économiques et du bien-être social en Afghanistan. Les États-Unis ne doivent pas simplement s'en aller, mais doivent prendre effectivement leurs responsabilités et travailler avec la communauté internationale pour fournir à l'Afghanistan une aide en matière économique, humanitaire et de bien-être social dont il a un besoin urgent, et aider la nouvelle structure politique afghane à assurer le fonctionnement normal des organismes gouvernementaux, à maintenir la sécurité et la stabilité sociales, à freiner la dévaluation de la monnaie et la hausse des prix, et à emprunter une voie de reconstruction et de paix le plus rapidement possible.

Depuis longtemps, la Chine apporte un soutien et une assistance considérables au développement économique et social de l'Afghanistan, et joue un rôle positif dans le renforcement de la capacité d'auto-développement de l'Afghanistan et dans l'amélioration du bien-être social du pays. La Chine continuera à soutenir le processus de paix et de reconstruction en Afghanistan sur la base du respect de la volonté et des besoins de la partie afghane.

Agence de presse Xinhua : Selon des reportages, l'Association de l'éducation et de la culture de sécurité incendie de la République de Corée a récemment déposé une plainte contre l'armée américaine dans le pays, affirmant que celle-ci avait violé la loi de la République de Corée en important des substances toxiques et dangereuses dans le pays à plusieurs reprises entre 2017 et 2019. Parmi les accusés figure entre autres le laboratoire biologique de Fort Detrick de l'armée américaine. Quels sont vos commentaires à ce sujet ?

Wang Wenbin : J'ai remarqué les reportages concernés. Selon les reportages, l'armée américaine a déjà installé un laboratoire d'anthrax dans sa base en République de Corée en septembre 1998 et a commencé à mener secrètement un programme, dit programme « Jupitr », de recherche sur les armes biochimiques dans le pays depuis juin 2013. Après que ce programme a été rendu public, l'armée américaine n'a pas divulgué la situation réelle des expériences d'armes biochimiques menées dans sa base en République de Corée. En revanche, elle a importé un nombre croissant d'échantillons d'armes biochimiques vers le pays au fil des ans. Plusieurs lois de la République de Corée imposent des restrictions strictes sur le transport et les expériences des substances susmentionnées. Cependant, au mépris des lois de la République de Corée, l'armée américaine stationnée dans la République de Corée a importé secrètement ces substances dans le pays et a mené des expériences biochimiques sans se soumettre à aucune procédure de déclaration, ce qui a mis en danger la vie et la santé du peuple.

Les États-Unis préconisent toujours l'ouverture et la transparence, mais ils sont le pays le moins ouvert et le moins transparent en ce qui concerne les activités de biomilitarisation et la sécurité des laboratoires biologiques. Pendant les 20 dernières années, ils sont aussi le seul pays à entraver les négociations sur un protocole de vérification de la Convention sur les armes biologiques (CABT). Les États-Unis disposent de plus de 200 laboratoires biologiques dans le monde. Des reportages signalent qu'il existe une forte corrélation entre la répartition de ces laboratoires et celle des origines de certaines maladies et virus dangereux tels que le SRAS, la fièvre hémorragique Ebola et le virus Zika. La communauté internationale a demandé à plusieurs reprises à la partie américaine une explication détaillée, sans pourtant obtenir aucune réponse sérieuse.

En outre, les États-Unis recourent de manière flagrante au « deux poids deux mesures ». D'une part, ils refusent d'ouvrir Fort Detrick, et d'autre part, exigent une enquête sur le laboratoire de Wuhan. La partie américaine n'a toujours pas donné une réponse honnête à la communauté internationale pour clarifier si ses laboratoires ont mené des études sur le gain de fonction des virus.

Tout cela montre que les États-Unis ne veulent pas du tout l'ouverture et la transparence si celles-ci vont à l'encontre de leurs propres intérêts. Les prétendues « ouverture » et « transparence » dont les États-Unis ne cessent de parler, tout comme la « démocratie » et les « droits de l'homme », ne sont que des excuses pour tromper la communauté internationale et réprimer les autres pays.

Prasar Bharati : Vous venez de dire que la résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies adoptée aujourd'hui n'avait pas pris pleinement en compte certains avis différents ou demandes formulés par la Chine. Quelles sont les demandes spécifiques de la Chine ?

Wang Wenbin : À l'instant, j'ai déjà présenté la position de la Chine sur les questions concernées. Nous pensons que toute action entreprise par le Conseil de Sécurité, y compris le calendrier de ses actions, devrait contribuer à l'apaisement des conflits plutôt que de les intensifier, et favoriser une transition en douceur de la situation en Afghanistan plutôt qu'une rechute dans la guerre et les conflits. Nous nous opposons toujours à l'adoption forcée de résolutions poussée par les pays rédacteurs alors qu'il existe encore des désaccords entre les différentes parties. Le Représentant permanent adjoint de la Chine auprès des Nations Unies a également fait une déclaration explicative après le vote. Vous pouvez la consulter.

Bloomberg : Le Fonds monétaire international (FMI) est sur le point d'allouer de nouveaux droits de tirage spéciaux aux pays du monde entier, mais en raison de la chute du gouvernement afghan et de la prise du pouvoir par les Talibans afghans, environ 300 millions de dollars américains alloués à l'Afghanistan ont été gelés par le FMI. La Chine pense-t-elle que l'Afghanistan devrait avoir accès à cette somme d'argent ? Ou bien la Chine ne s'exprimera pas à ce sujet avant qu'elle ne reconnaisse les Talibans afghans ?

Wang Wenbin : Nous préconisons que la communauté internationale doit renforcer la coordination, fournir à l'Afghanistan des aides nécessaires en matière économique, humanitaire et de bien-être social, contribuer à la transition en douceur de la situation en Afghanistan et l'aider à réaliser la paix, la stabilité et le développement le plus rapidement possible.

The Paper : Selon des reportages, le 26 août, le Secrétaire d'État américain Antony Blinken a offert une récompense de 5 millions de dollars américains pour l'arrestation d'un citoyen chinois soupçonné de trafic de drogue transnational. Quels sont les commentaires de la Chine ?

Wang Wenbin : L'affaire que vous avez mentionnée a fait l'objet d'une enquête conjointe de la Chine et des États-Unis depuis 2016. Sur la base des indices peu nombreux fournis par les États-Unis, la partie chinoise a travaillé durement et a identifié le citoyen chinois, puis a communiqué les informations concernées à la partie américaine. Selon l'enquête conjointe menée par la Chine et les États-Unis, la substance impliquée dans l'affaire n'était pas répertoriée en Chine à l'époque et était considérée comme produit chimique ordinaire. La Chine a demandé à plusieurs reprises à la partie américaine de fournir des preuves de la violation par ce citoyen chinois de lois chinoises, mais les États-Unis ne l'ont pas encore fait jusqu'à aujourd'hui. La Chine estime que l'identification des trafiquants de drogue transnationaux doit être fondée sur des faits et des preuves. Trois ans après, les États-Unis ont offert une nouvelle récompense pour l'arrestation du citoyen chinois concerné, alors qu'ils savent parfaitement que cela sera difficile à se réaliser, ce qui sapera gravement les fondements de la coopération sino-américaine en matière de lutte contre les drogues et créera des obstacles à la coopération sino-américaine à l'avenir. Toute conséquence ultérieure devrait être assumée par les États-Unis. La Chine demande solennellement aux États-Unis de mettre fin à cette récompense pour l'arrestation.

La Chine attache une grande importance à la coopération sino-américaine en matière de lutte contre les drogues, et accorde une attention particulière à la crise de l'abus d'opioïdes aux États-Unis. Le 1er mai 2019, alors que le problème de fentanyl en Chine n'était pas alarmant, la Chine, partant d'une position humanitaire, a été l'un des premiers pays au monde à annoncer la mise sous contrôle de toutes les substances liées au fentanyl, et a aidé activement les États-Unis à faire face à la crise de l'abus d'opioïdes. Les États-Unis ont exprimé leur gratitude à la Chine par de multiples canaux, estimant que la coopération en matière de lutte contre les drogues est un point clé et un point fort de la coopération sino-américaine en matière d'application de la loi. La Chine exhorte les États-Unis à respecter les faits et la vérité, à révoquer immédiatement la récompense publique pour l'arrestation du citoyen chinois concerné, et à cesser toute diffamation et attaque contre la Chine, afin de créer un environnement positif pour la coopération bilatérale en matière d'application de la loi.

RIA Novosti : Le Président américain Joe Biden a déclaré que les États-Unis avaient décidé de retirer leurs troupes d'Afghanistan car ils avaient atteint tous leurs objectifs en Afghanistan. Mais un porte-parole des Talibans afghans a déclaré hier que les États-Unis étaient vaincus. Quels sont les commentaires de la Chine sur la mission américaine pendant 20 ans en Afghanistan ?

Wang Wenbin : Je viens d'expliquer la position de la Chine. Je tiens à souligner que nous espérons que les États-Unis pourront réfléchir sérieusement à leur intervention militaire arbitraire et à leur politique belliciste, et cesser de s'ingérer dans les affaires intérieures des autres pays et de saper la paix et la stabilité des autres pays et régions sous prétexte de la démocratie et des droits de l'homme.

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